« Je râle souvent pour rien »
« Je m’énerve pour rien »
« J’ai hérité du sale caractère de mes parents »
« Je me sens souvent mécontent de moi »
« Je culpabilise d’être comme je suis… d’être moi »
« Je veux devenir la meilleure version de moi-même »
Vous êtes-vous déjà dit cela ? Avez-vous souvent eu le sentiment après avoir exprimé vos émotions de manière un peu « explosive » d’être fautif.ve ?
Si c’est le cas, lisez ce qui suit. Cela peut peut-être modifier votre regard sur vous-même … et sur les autres.
La manifestation extérieure un peu excessive (voire carrément incontrôlable et incontrôlée) souvent nous dessert auprès de notre entourage. Ils nous voient alors comme des personnes susceptibles, trop émotives, hypersensibles… et c’est tout. Ils ne vont pas voir au-delà du « spectacle » auquel nous avons donné libre court. Et notre message n’est alors pas du tout entendu.
Qu’est ce que cela dit de moi ?
Quand nous nous sentons submergés par un inconfort, un agacement, voire un fort mécontentement à propos de ce que notre entourage qualifie d’insignifiant, nous nous retrouvons bien souvent à nous énerver encore plus sans savoir mieux expliquer ce qui se passe en nous.
Car il ne s’agit que de cela : exprimer, dire ce qui se vit en nous. Or, quand il y a un inconfort, un agacement et cela de manière répété, il est inutile de nier le ressenti. Et malheureusement c’est ce que fait l’entourage quand il vous réplique « que ça ne vaut pas le coup de s’énerver pour si peu ». Et c’est que soi-même, nous faisons quand après coup, nous adhérons au jugement de l’entourage et que nous terminons par énoncer les phrases du genre de celles que j’ai nommées en début d’article. Nous nous retrouvons alors dans une position de honte et de culpabilité.
Si nous commencions par accepter et reconnaître que nous ressentons effectivement de la contrariété ? Et si au lieu de nous dire qu’il n’y a aucune raison, nous cherchions en nous la raison d’être de cet état intérieur ? Et si nous acceptions d’aller regarder derrière tous les masques et toutes les « raisons » que nous fournit notre cerveau sur un plateau pour nous dire que nous avons tort de nous agacer ?
Car nous ressentons bien que quelque chose ne tourne par rond dans notre vie à cet instant. Nos ressentis sont bien présents et il est grand temps d’enfin comprendre qu’ils ne mentent pas et qu’ils sont des signaux. Ils nous disent quelque chose de nous.
Bien sûr, il y a autour de ce malaise tout l’ « enrobage », c’est à dire, la manière dont nous l’exprimons. Et c’est bien la seule modalité sur laquelle nous pouvons opérer un changement. C’est la modalité d’ajustement pour exprimer notre message. Et c’est pourquoi il est important de mieux comprendre ce qui vit en nous, mais aussi de s’informer sur les différents moyens à notre disposition pour communiquer.
Là encore, la Communication Non Violente est l’outil que je préfère pour à la fois reconnaître les états émotionnels qui s’agitent en nous, mais également pour énoncer à l’autre ce qui se passe et pourquoi je ressens ce que je ressens.
La règle fondamentale est celle de l’Observation/Sentiment/Besoin/Demande.
Observation : J’identifie l’élément déclencheur et le reconnaît de manière factuelle, sans interpréter l’événement.
Exemple : Ce matin il pleut et je râle parce que j’avais envie de profiter du jardin aujourd’hui.
Sentiment : Je reconnais l’émotion ressentie
Je me sens triste et déçu.e, frustré.e. Je suis aussi un peu agacé.e (oui, on peut ressentir plusieurs émotions et degré d’intensité en même temps)
Besoin : Quel est le besoin qui n’est pas nourri ?
J’ai besoin d’aller dans la nature… J’ai besoin d’une connexion à la nature… j’ai besoin d’un temps de calme, d’apaisement et de solitude (peut-être)
Demande : Quelle demande puis-je me faire à moi-même ? Ou comment puis-je nourrir ce besoin ?
Je prends un temps pour regarder le jardin, écouter la pluie qui tombe. Je m’isole si c’est c e que je souhaite. Je médite. Et je garde à l’esprit que cette pluie est passagère.
Cet exemple est plutôt simpliste et vous me répondrez que ça ne ressemble pas à ce que vous vivez. Vous, vous sentez submergé.e.s parfois par une colère dont vous ne comprenez pas l’origine, vous la laissez éclater et ce sont vos proches qui en prennent plein la figure alors qu’ils passaient par-là.
Oui, je sais, je connais. Et parfois, vous n’arrivez même pas à trouver la raison de votre colère.
Alors, je vous répondrais que si c’est le cas souvent, il y a à chercher vraiment pourquoi vous vous sentez si insatisfait. Qu’est-ce qui dans votre vie n’est pas confortable ? Qu’est-ce qui vous manque ? De quoi avez-vous besoin ?
Ce sont là toutes les questions à se poser avant tout… pour ne plus se sentir coupable et honteux après coup. Car vos agacements, râleries et autres ne sont que le signe que quelque chose dans votre vie ne vous convient pas, et ce de manière profonde. Quelque chose de vraiment important qui ne vous correspond pas.
Mais bien sûr, il faut avoir le courage de se l’avouer et encore plus d’aller chercher ce que cela signifie.
Mais ne laissez plus votre entourage (ou vous-même) vous dire que vous avez mauvais caractère, car cela n’existe tout simplement pas. Et gardez à l’esprit que vos ressentis sont justes et ne sont que des signaux d’alerte.
Avec tout mon amour