Les multiples pratiques et praticiens alternatifs du mieux-être

Vous l’avez sans doute remarqué sur vos réseaux sociaux préférés, chaque jour émergent de nouvelles thérapies, coaching et pratiques de développement personnel. Le marché semble florissant et attirent beaucoup de personnes désirant vivre leur reconversion professionnelle et j’en fais partie.

La multitude d’offres proposées à elle seule peut nous interpeler. Qu’est-ce qui fait que depuis deux ou trois ans il y a autant de nouveaux praticiens qui s’installent ? Au-delà du climat ambiant dans lequel nous vivons depuis ce f… virus, qui ne s’améliore pas, force est de constater que nombreux sont ceux qui ont enfin osé regarder leur mal-être dans leur vie et ont pris conscience qu’ils ne voulaient plus vivre comme ils le faisaient jusqu’à présent, et qu’ils désiraient surtout retrouver leur libre-arbitre et pouvoir d’agir. (Disons que c’est ainsi que j’analyse les choses). 

Tous les nouveaux praticiens qui s’installent, (et je le redis, j’en fais partie. Je n’écris donc pas une critique vindicative contre ces nouveaux arrivants sur le marché du bien-être) ont sans doute derrière eux de nombreuses années d’expérience dans les pratiques et processus du mieux-être en tant que clients. Sans doute, comme moi, ils ont mesuré les bénéfices qu’ils en avaient retirés et ont le désir de partager, transmettre ce qu’ils ont appris autour d’eux. Peut-être aussi ont-ils le rêve secret de voir émerger une humanité rayonnante de joie, faisant la paix autour du globe. Mais il n’en reste pas moins que ce qui est au centre de ce revirement dans les trajectoires professionnelles de beaucoup, c’est la conscience de soi et la conscience de ce monde délétère pour la santé physique et psychique de nombre d’humains.

C’est une véritable aubaine pour les clients potentiels (un peu moins pour les praticiens pour qui la concurrence est rude). Ils ont un large choix, presque infini dans les pratiques qu’ils peuvent expérimenter. Leur difficulté va être de trouver celles qui leur conviennent, de trouver les personnes qui vibrent sur la «fréquence juste» pour eux. D’où le problème que je veux pointer ici du doigt : la surconsommation qui gagne également ce marché. Vous me demanderez peut-être « où est le problème ? »

J’en vois plusieurs.

Le premier est celui de l’inconstance. Je vois beaucoup de consultants qui papillonnent d’un accompagnant à l’autre, d’une pratique à l’autre sans entamer le travail de fond après 1 ou 2 séances de chaque. J’observe dans mes deux activités principales que sont la sophrologie et l’énergétique que les consultants arrêtent souvent le suivi après 1 ou 2 séances. Certains pourront me dire que c’est parce que je ne leur conviens pas et peut-être y a-t-il de cela. Mais comme je discute avec quelques « collègues », nous remarquons tous cette tendance à papillonner. Alors quel est le problème me direz-vous ? De mon expérience personnelle et de mes discussions avec différents praticiens de divers horizons, il est communément admis que pour aller vraiment mieux, et installer un mieux-être qui soit stable, non seulement il faut persévérer dans le temps avec assiduité mais également opérer soi-même des transformations intérieures. Il faut ainsi installer de la constance dans ses pratiques. Nous remarquons également (et les psycho-thérapeutes confirmeront je pense) que dès que le sujet commence à entrer dans sa réalité profonde et consciente avec tout ce que cela comporte (les parts d’ombre, les parts blessés, les difficultés etc), certains stoppent la thérapie en décrétant qu’ils vont mieux et n’en ont plus besoin. Peut-être est-ce vrai… pour un certain temps, jusqu’à ce que le boomerang revienne un peu plus fort.

Je fais ici une parenthèse sur la sophrologie. Pléthore de sophrologues sur le marché mais peu de clients. Pourquoi ? La sophrologie est une pratique mal connue. Beaucoup pensent que c’est un peu comme le yoga ou la relaxation ou la méditation. Or, elle n’est rien de tout cela. La sophrologie inventée par A. Caycédo se rapproche un peu de l’hypnose de par l’état de conscience dans lequel nous sommes lors des séances. Elle a pour but de faire « prendre conscience de soi » au pratiquant. Et en cela, elle est hyper performante… mais de ce fait hyper chamboulante. Elle n’est pas reconnue comme thérapie psychique et pourtant, le pratiquant accède à sa conscience et transforme le regard qu’il porte sur lui-même et son environnement. Elle est éminemment transformatrice. Pourtant, elle ne fait pas recette et les sophrologues sont peu nombreux à vivre de leur activité seule.

Le deuxième « écueil » à ce foisonnement de praticiens et pratiques, c’est de laisser penser que le bonheur viendra de l’extérieur grâce à un accompagnant magique, une pratique miraculeuse. Alors tant que le sujet ne l’a pas trouvé, il va de l’un à l’autre, en décrétant que ce n’est pas ce qui lui convient. 

Ce que je veux dire en écrivant ce petit article c’est plusieurs choses :

1) Il n’existe pas de guérisseur miraculeux, de thérapeute magique, ni de pratique qui soit la panacée. Bien sûr, il existe une personne qui résonnera tellement justement avec vos vibrations que ses soins vous feront avancer à grands pas vers votre guérison. Mais en soi, la seule personne et la seule pratique qui vous apportera la stabilité et le bien-être que vous cherchez, c’est celui – celle que vous suivrez suffisamment longtemps, avec courage (pour vous affronter vous-même dans vos abîmes) et constance. Il y a donc à prendre votre part de responsabilité dans votre guérison et à savoir exactement ce que vous désirez pour vous-même.

2) Il n’y a aucune obligation à entreprendre ce chemin des pratiques du mieux-être. Mais si vous décidez de commencer à marcher sur ce chemin, faites-le avec discernement et en connaissance de cause. On n’entreprend pas ce voyage au pays du « mieux-être » à la légère. Ce voyage est merveilleux mais hautement chahutant, perturbant, voire bouleversant. Il demande du courage car vous verrez sur ce chemin parfois des choses que vous ne vouliez pas voir ou savoir. Attendez-vous à être transformé et à ce que votre vie le soit également.

3) Enfin, le dernier et non le moindre. Soyez prudent quand vous consultez. Si le-la praticien(ne) tient des propos qui vous semblent étranges, s’il-elle vous promet monts et merveilles (j’en ai rencontré une qui promettait de guérir les cancers), fuyez. Ce ne sont pas ceux qui en imposent qui sont forcément les plus fiables. Je maintiens qu’un-e bon(ne) praticien-ne est celle-celui qui continue d’apprendre, de se former et de se faire accompagner. Comme nous tous, il-elle est humain-e et doit avancer dans la vie avec ses parts d’ombres et ses parts blessées. Mais pour accompagner d’autres personnes, il me semble qu’il-elle a le devoir de faire son propre processus intérieur de guérison.

Je vous souhaite à tous de merveilleuses rencontres et pratiques avec des personnes qui vous apportent tout leur meilleur.

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