
Lise Bourbeau nous dit qu’il existe cinq blessures fondamentales pour notre âme, qui participent à notre structure psycho-émotionnelle et gouvernent nos pensées, actions si nous ne les réparons pas.
Ces cinq blessures sont celle de la trahison, l’injustice, le rejet, l’abandon et l’humiliation. Et nous avons tous chacune de ces blessures en nous, à différents degrés d’intensité.
Pourtant, ce que je vis depuis mon enfance et qui ne me semble entrer dans aucune de ces cases, c’est ce sentiment de n’être pas importante. Vous connaissez ce sentiment, cette douleur de ressentir devant certaines actions ou réactions de votre entourage l’impression que vous n’êtes pas réellement important ?
C’est ce que la vie me fait vivre régulièrement. Entendons-nous bien : Ce n’est pas la vie en elle-même qui m’envoie cette tarte à la figure, mais c’est mon interprétation, ma manière de recevoir la situation qui me fait comprendre que j’ai cette blessure en moi : souvent je me sens « quantité négligeable ». L’appellerais-je la blessure de « négation » ? je ne sais pas, et en fait, son nom n’a pas d’importance. Ce qui l’est, c’est comment je la vis et comment je la répare.
Régulièrement, je ressens que :
Je suis celle qu’on oublie dans les assemblées où les personnes ne se connaissent pas vraiment. Je suis d’ailleurs aussi celle qui fait tout pour qu’on ne la remarque pas.
Je suis celle que les amies de longue date que je ne vois plus très souvent parce que j’ai déménagé n’appellent plus… parce que je suis la partie négligeable de leur vie.
Je suis celle qui est arrivée trop tôt dans la vie de ses parents et qui n’était pas vraiment désirée… là tout de suite.
Je suis celle avec qui on annule ses vacances au dernier moment parce qu’on a autre chose de prévu, qui nous plaît bien mieux que de partager ces temps avec moi.
Je suis celle que l’on n’appelle pas et qui souvent se sent très seule, avec en plus le sentiment de n’être pas appréciée pour qui elle est.
Ça, c’est dans les moments où mon moral est en berne. Puis viennent les moments où je fais ma propre thérapeute-coach, avec tous les outils que j’ai à ma disposition:
Et je comprends quels sont les événements fondateurs et ceux qui activent cette blessure. Je comprends que mes stratégies mises en place favorisent les situations qui ravivent la blessure. Ainsi, je suis aussi celle :
qui n’appelle pas ses amis souvent,
qui n’ose pas affirmer ce qu’elle ressent,
qui se montre toujours enjouée ou forte,
qui s’isole volontairement parce qu’elle a besoin souvent de se centrer et de se ressourcer dans son silence,
qui se coupe de ses émotions car l’hypersensibilité, c’est parfois vraiment trop difficile et qui, de ce fait, laisse passer la vie et les autres à distance…
Puis j’endosse mon costume de guérisseuse/medium/psy et je demande à mes guides de venir m’aider à passer ce mauvais moment. Je médite et je vais piocher dans mes outils de psychologie positive : je reconnais, j’accepte, je transforme.
Ainsi je reconnais que c’est difficile pour moi de ressentir cette blessure et j’accepte que j’ai besoin de mettre de la douceur et de l’amour sur tout ça. Je transmute cette part sombre en allant à la rencontre de ma joie : Je réalise alors quelque chose de créatif, j’écoute de la musique, j’appelle une amie de cœur, je pense à mes enfants et aux derniers moments passés avec eux… Bref ! Tout ce qui peut me mettre du baume au cœur… jusqu’à la prochaine fois.
Car, à cet instant précis de ma vie, je ressens que nos blessures restent gravées en nous, malgré toutes les thérapies que nous suivons… La cicatrice reste… mais la souffrance s’atténue au fur et à mesure jusqu’à ce que l’on puisse un jour dire : je sais que ça m’a fait mal. Je sais que si je replonge dans le souvenir de cet événement et de cette douleur, je vais ressentir à nouveau la souffrance, mais rapidement, je pourrai en sortir et sourire à nouveau… car le souvenir s’atténue avec le temps… comme une photo dont les couleurs s’affadissent avec les années.